Daniel et Chon

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront (René Char)


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Ce pays est grand

En préparant ce voyage au Canada, on avait rêver d’aller jusqu’à Vancouver. Mais on a réduit nos ambitions.

On est rentré après 8247 kms en deux mois.

Ce pays est GRAND.

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Flânerie…

Après Saint-John, direction Grand-Sault / Grand Falls. Comme son nom l’indique, la ville est réputée pour ses chutes et les gorges de la rivière. Pas de chance, en ce milieu d’été, les cascades ne sont pas spectaculaires.

On n’est pas encore au Québec mais Grand-Sault est francophone. il s’agit d’une communauté acadienne. C’est toujours la surprise au Nouveau-Brunswick : les villages acadiens sont un peu partout. Visiblement les enfants de l’école en sont un peu fiers et leur fresque sur le mur du bureau de tourisme donne une idée du volume d’eau au printemps.

Après un passage par le parc national Temiskouata (sapins, lacs, sentiers de randonnées, feu de bois et barbecue… bref, la routine), nous avons retrouvé le Saint-Laurent et ça nous a fait quelque chose : c’est vraiment retrouver l’âme du Québec, et on adore.

Déjà sept mille kms au compteur ! En arrivant à Kamouraska, on a eu envie de se poser un peu et de profiter de cette jolie petite ville sur le fleuve.

Pour les bibliothécaires, Kamouraska est d’abord le roman d’Anne Hébert, mais pour les Québécois, c’est surtout un des plus beaux villages de la province et ils ont raison.

On a donc longuement flâné le long des quelques rues qui longent le fleuve – en fait Kamouraska, c’est tout petit !-. Toutes les maisons sont superbes et les jardins sont fleuris en ce moment. Les québécois ont un vrai goût des couleurs, parfois surprenantes, pour leurs maisons.

Un village québécois sans dépanneur, ça n’existe pas.

Et c’est sur la place devant l’église que vous trouverez la meilleure boulangerie du pays : on vous conseille fortement le pain  aux figues et celui aux olives. Un vrai régal !

On vous laisse rêver un peu avec encore quelques images de ce petit joyau de la côte sud du Saint-Laurent.

On peut même y croiser des guides touristiques en costume d’époque.

Et pour terminer la promenade, quoi de mieux qu’un petit café dans le jardin ?

Comme ils disent dans les guides, « Vaut le voyage » !

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PS : la bière du jour sera la Moosehead. A défaut d’avoir vu le moindre orignal, malgré les centaines de panneaux routiers nous mettant en garde contre la traversée possible de l’animal, nous buvons à sa santé !

 


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Sur la route de Cap Breton

Comme on aime bien les bouts du monde, après la Gaspésie, la grande île de Cap Breton nous semblait la destination idéale. Et puis, bien sûr, ,le nom nous faisait rêver.

Quittant Percé et la gentillesse de Morgane, on a donc longé la côte sud de la Gaspésie, le long de la Baie des Chaleurs. Cartier l’avait baptisée ainsi pour la température de l’eau, mais on n’a pas vérifié.

Notre première étape a été pour Bonaventure, village qui héberge le Musée des Acadiens au Québec. Au delà de l’expo permanente qui rappelle l’expulsion des français de leurs terres devenues Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Ecosse, une expo temporaire valait son pesant de cacahuètes : un parallèle entre la religion catholique et la religion… du hockey au Québec. C’est vrai que la comparaison tient la route : des lieux de culte, des grands messes, des officiants, une foi partagée, des héros en odeur de sainteté, bref tout ce qu’il faut pour fonder une Eglise. Quant au titre de l’expo, il fallait oser :

Au fond de la baie, un grand pont métallique sur la rivière ; Côté québécois, on est sur le site de la réserve Micmac de Lestuguj, de l’autre on est au Nouveau Brunswick.

C’est ici qu’en 1981 les incidents violents de la « guerre du saumon » ont eu lieu entre les autochtones et cinq cents policiers québécois.

Les 11 et 20 juin 1981, la Sûreté du Québec a mené des rafles dans la réserve. En cause : les droits ancestraux de pêche au saumon des Micmacs.

Les restrictions que le gouvernement québécois tentait d’imposer sur cette pêche, source d’alimentation et de revenus pour les Micmacs, ont soulevé colère et consternation, et finalement les gouvernements québécois et canadien ont dû faire machine arrière devant la mobilisation des média et des organisations de droits de l’homme. Un film a été tourné sur cet évènement, à voir  en entier ici.

A lire également Taqawan, un excellent roman d’Eric Plamondon, qui évoque ces événements et démarre sur le fameux pont.

Les « indiens » avaient déjà perdu leurs territoires au bénéfice des chantiers forestiers, de l’exploitation minière, des grands barrages, sans oublier les confiscations de certaines rivières au profit de clubs privés de pêche. Si l’on rajoute la sédentarisation et l’évangélisation forcées, rien ne leur a été épargné ! Et voilà qu’on les traitait de braconniers sur leur propre rivière !

Il faut quand même rajouter qu’aujourd’hui les choses semblent avoir réellement évolué.

Une fois passé le pont, surprise, nous sommes en Acadie !

Drapeaux tricolores au vent, marqués d’une étoile jaune, poteaux électriques peints en bleu-blanc-rouge, étoiles peintes sur les maisons, municipalités francophones, la rive sud de la baie des Chaleurs est acadienne à 100%.

Résultats de recherche d'images pour « acadie peninsule »

En fait le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue du Canada, avec au total 35 % de francophones. Au delà de la « péninsule acadienne », face à la Gaspésie, on trouve des villages acadiens disséminés sur la côte jusqu’en Nouvelle-Ecosse plus au sud. Ca fait bizarre de trouver tous ces drapeaux tricolores en terre américaine.

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Il s’agit de communautés qui avaient été chassées manu militari par les soldats anglais à partir de 1755 et qui sont de retour de leur exil québécois, français, terre-neuvas ou louisianais et revendiquent haut et fort leur identité.

Mais pour nous le Nouveau-Brunswick est pour le moment une longue route monotone entre des forêts de sapin, direction la Nouvelle-Ecosse.

Quelques panneaux indicateurs sont assez mystérieux *.

On se réserve le Nouveau-Brunswick pour le retour. On s’est juste offert une nuit en bord de mer au Cap Pelé – village acadien- pour un coucher de soleil magnifique.

La Nouvelle-Ecosse a aussi été une surprise, car elle mérite bien son nom. ici, les gens s’appellent MacDonald, MacGuiness, MacLella, MacEarchenn, MacNeil, Mac Isaac et autres Mac. Les villes et villages s’appellent New Glasgow, Inverness, Strathlorne, Glendale, et les panneaux sont en bilingue. Tout cela fleure bon les Highlands. Même l’accent est d’origine !

Notre objectif était donc l’île de Cap Breton, tout à l’est de la Nouvelle-Ecosse. Une bien longue route depuis Percé. Mille kms et trois jours plus tard, nous passons le pont qui relie l’île au reste de la province et nous atterrissons au joli village de Baddeck et son port sur le grand lac central de « Bras d’or » (c’est son nom).

 

Il nous faudra encore trois heures de route entre mer, lacs et forêt sur la magnifique « Cabot trail », côté est de l’île, pour monter tout au nord sur la côte sauvage de Meat Cove.

Et là, nous avons trouvé, grâce à ioverlander, un endroit incroyable !

A cent cinquante mètres au dessus de la falaise, face à la mer, sur un cap, loin de tout, une plate forme en ciment de cent mètres carrés a été construite pour un ancien phare -disparu-. Ou était-ce pour une batterie de mitrailleuses de la seconde guerre mondiale, pour surveiller les sous-marins allemands qui s’aventuraient sur les côtes ?

Toujours est-il que cet endroit extraordinaire valait bien les mille kms pour y accéder. C’était tellement exceptionnel qu’on y est resté trois jours complets, sans téléphone, sans internet. Juste nous et la mer, avec couchers de soleil à main gauche, et levers à main droite. On se serait cru sur une île déserte.

Le bois mort ne manquait pas et on a pu jouer les Robinsons pendant les trois jours.

Et on n’était pas au bout de nos surprises… Tout d’un coup, depuis la piste en surplomb de la plate-forme, on a été interpellés non pas par Vendredi mais par un jeune couple brandissant un grand Gwenn-ha-Du ! Sur l’antenne du van, Daniel avait accroché un petit drapeau breton, et Julien et Emilie l’avaient repéré de loin ! On ne pouvait que les inviter sur notre petit coin de paradis et c’est ainsi que nous avons passé avec eux une superbe soirée.

Bretons du Morbihan (nul n’est parfait), ils vivent tous les deux à Montréal depuis trois ans. Emilie travaille dans une troupe de théâtre et Julien est graphiste.

Après des vacances aux îles de la Madeleine, eux aussi étaient venus jusque là à cause du nom de l’île. On a quand même dû leur révéler la vérité. On avait découvert que ce nom avait été donné par des… Basques, en l’honneur de la ville de Capbreton dans les Landes ! Il a fallu quelques bières pour oublier cette déception majeure pour nous quatre.

Et tout s’est terminé avec un coucher de soleil spécial Bzh.

PS : * Même les sigles sont bilingues au Nouveau-Brunswick : IPE/ÎPé veut dire Prince Edward Island / île du Prince Edouard

PPS : Pour la bière du jour, on n’a pas hésité : Une pression de la brasserie locale de Sydney, la « capitale » de Cap Breton.

 

 

 


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Vers l’Anse-à-Beaufils

Le 24 juillet 1534, Jacques Cartier abordait à Gaspé, rencontrait les « indiens » du coin, Iroquois et Micmacs et prenait possession au nom du roi de France de ce qui allait devenir la Nouvelle-France puis le Québec.

Le 19 juillet 2019, autre événement fondamental : nous entrions dans Gaspé par la route côtière et notre premier arrêt a été aussi pour les « indiens », à savoir le centre d’interprétation de la culture Micmac. Pas de velléité de possession mais la curiosité devant les Premières Nations du Canada. On avait fait de même à Québec chez les Wendats/Hurons (des agriculteurs vivant dans des « longues maisons » de bois à l’époque), sur la côte nord du Saint-Laurent chez les Innus/Montagnais (nomades vivant entre les forêts l’hiver et le bord du fleuve l’été).

Un village Micmac a été reconstitué, avec ses wigwams, que l’on appelle nous des tipis. Pas de peaux pour les parois des tentes, mais des plaques d’écorce de bouleaux. Comme les Innus de la côte nord, les Micmacs étaient d’abord des chasseurs qui passaient l’hiver dans leur arrière-pays avant de redescendre pêcher morues et phoques l’été.

Mais tout ceci est terminé. Aujourd’hui, il reste deux réserves Micmacs dans le sud de la Gaspésie, mais les six cents autochtones de Gaspé n’ont plus de territoire à eux et vivent au milieu des « blancs ». Le folklore des indiens à plumes est également terminé, sauf pour les grandes fêtes annuelles, les pow wow.

La photo du « Conseil de bande » le prouve. La cheffe de la communauté, au premier rang avec son écharpe blanche, s’appelle Manon Jeanotte ! Ce qui est triste c’est que ceux de Gaspé ont aujourd’hui perdu leur langue, tout comme les Wendats de Québec et les Innus de la communauté des Escoumins (ce qui n’est pas le cas pous les autres Inus de la côte nord ni pour les Micmacs des réserves du sud de la Gaspésie).

Nous sommes allésb aussi au musée de Gaspésie. On y a découvert l’économie de la région, avant l’arrivée du tourisme, basée sur la pêche, à la morue en particulier. On parle toujours des Terre-neuvas de Saint-Malo, mais sur la côte aussi, on pêchait la morue, à profusion dans dans les eaux froides du coin. Des Basques, des Bretons, des Normands, des Jersiais s’y sont installés et ont fait souche.

Aujourd’hui c’est surtout les crabes et les homards qui occupent les pêcheurs. Les homards ont peut-être un goût un peu moins fins que ceux de Bretagne (dixit Chon) mais ils sont imbattables question prix : 10 € le kilo de homard cuit ! Pourquoi se priver ?

Et avec un peu de rouille et un vin blanc australien, c’est pas désagréable !

Après Gaspé, nous avons roulé sur la superbe route côtière vers Percé, célèbre pour sa roche… percée.

C’est une petite station balnéaire, entièrement dévolue aux touristes. Toutes les maisons de la rue principale sont occupées par des motels ou des restaurants. Cela manque quand même un peu de charme, même si la fameuse roche est magnifique.

Mais notre objectif était le petit port de l’Anse-à-Beaufils, quelques kms plus loin. Nous y avions rendez-vous avec une amie de notre fille, brasseuse à la micro-brasserie de bière Pit Caribou.

On a eu droit à une visite très privée de l’atelier de la brasserie, une des meilleure du Québec. Un univers étrange de gigantesques cuves en alu, reliée par des tuyaux. On n’a pas tout compris des explications de Morgane mais on a quand même dégusté le résultat !

Le soir, concert folk du groupe De Temps Antan de l’autre côté du quai, à la Vieille Usine, devenue un restaurant et salle de concert. Ces trois musiciens ont une énergie folle et l’ambiance était aussi dans la salle.

Le lendemain, on a découvert Mme Chantal Soucy et son exposition d’art « populaire » « la promeneuse d’oiseaux » dans une grange de Percé. Elle a réuni les oeuvres de 24 artistes québécois d' »art naïf ». Cette femme est épatante et elle en parle avec passion. Sans Morgane, on l’aurait sûrement ratée !

La soirée s’est passé dans un champ, à l’arrière de la micro brasserie « Auval« , à Val d’espoir, qui organisait une pizza-bières party bien sympathique.

Encore l’occasion de découvrir d’autres breuvages artisanaux dans une ambiance familiale.

Hier soir, nous avons dormi dans le fourgon sur la pelouse devant la petite maison bleue de Morgane. En fait je crois que nous avons trouvé à l’Anse-à-Beaufils notre cabane au Canada. On s’y sent tellement bien que je ne sais pas si on va rentrer !

PS : Les bières du jour sont bien sûr celles de Pit Caribou !

 


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Gaspésie, de parc en parc

La Gaspésie, destination touristique par excellence des Québécois, est la grande péninsule coincée entre le Saint-Laurent, l’état US du Maine et les provinces « maritimes » du sud du Canada, New-Brunswick, Nouvelle-Ecosse et ïles du Prince Edouard.

Notre première étape a été pour le superbe parc botanique de Grand-Métis.

Il nous a semblé encore plus beau que celui de Chaumont-sur-Loire.

Mais la Gaspésie c’est surtout le début de la chaîne des Appalaches, montagnes qui courent tout le long de la côte est de l’Amérique du nord sur 2400 kms, jusqu’en Alabama.

Au Québec, ces sommets- le pic Jacques-Cartier dans les monts Chic Choc culmine à 1200 m- créent des paysages magnifiques de forêts qui tombent dans la mer.

Nous avons donc mis le cap pour le parc national de Gaspésie, au coeur du massif.

Une arrivée le soir et un bivouac au bord d’une rivière laissaient augurer une belle journée de randonnées.

C’était sans compter sur le légendaire brouillard gaspésien qui nous a surpris en haut du mont Ernest-Laforce. Aucune chance de voir les orignaux qui habitent sur ses pentes.

Depuis le sommet, la vue était imprenable !

D’autant qu’on s’est pris une averse diluvienne lors de la descente !

On se serait cru dans Down by law, le film de Jim Jarmush lorsque le héros amène sa copine voir le lac de Cleveland, noyé dans la brume.

Mais après l’effort, le réconfort, ou plutôt après la saucée, les saucisses ! C’est cela le luxe du camping-car : prendre sa revanche sur la pluie, au sec et devant un repas chaud.

Dès l’après-midi, on a rejoint le Saint-Laurent, en route pour le parc national Forillon, juste au nord de Gaspé.

Les villages et leurs jolies maisons peintes de couleurs vives sont installés dans les anses du fleuve, et abritent de petits ports de pêcheurs. Ici on est au pays de la morue et on a mangé notre première Gadus morhua  gaspésienne à Sainte-Madeleine-de-la-rivière-Madeleine (si, si…) , au restaurant la Capitainerie des deux soeurs. De toutes façons, c’était le seul plat au menu, sans doute pêché par un des bateaux amarrés au quai.

Un resto sans chichis, dans un port tranquille, entre deux averses, avec juste deux matelots qui s’escriment sur le moteur de leur chaloupe. Rien à voir, sinon la vie qui va ! Et nous, ça nous va bien !

La route côtière spectaculaire serpente entre mer et montagne, et le ciel chargé d’orage participait au spectacle.

Pour la nuit, l’appli I-overlander, formidable outil pour les campeurs « sauvages », nous a suggéré un petit lac loin de tout. On était seuls au monde.

On se serait cru au lac Pavin en Auvergne.

Après deux jours de temps breton, c’est sous le soleil que nous avons abordé le parc national Forillon. Ses falaises tombent directement dans la mer. La balade jusqu’au cap Gaspé et son phare est très spectaculaire.

C’est en fait le début du Sentier international des Appalaches qui rejoint la Géorgie en suivant la chaîne, sur 6091 kms. On peut même pousser plus loin jusqu’en Floride. L e chemin de Compostelle est battu à plate couture.

Quant à nous, on a commencé à se le faire : on a déjà huit kms derrière nous !

PS : la bière du jour est la Hurlu Berlue, brassée à Rivière-du-loup par  la microbrasserie Aux Fous Brassant ! Santé !


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Internet et portable au Québec

Une petite fiche pratique qui peut servir aux visiteurs de ce beau pays.

On a l’habitude quand on voyage à l’étranger d’acheter une puce locale avec téléphone et data pour profiter de l’internet et du téléphone sans problème. On a ainsi acheté des puces en Bulgarie, Roumanie, Pologne, Turquie, Géorgie, Iran, Maroc, etc… et toujours pour des prix de plus ou moins 10 €, et on trouvait du réseau partout.

Depuis que l’UE a régulé les tarifs intra européens, c’est plus simple : pour ces 28 pays (bientôt 27), plus de surcoûts pour le téléphone portable et plus besoin de puce locale (sauf si on est gros utilisateur de données).

 

Avant de partir pour deux mois au Québec on a gratté un peu sur internet pour savoir comment faire. Trois réseaux « nationaux » annoncent couvrir tout le Canada : Bell, Telus et Rogers. Tous coûtent environ 75 dollars canadiens par mois avec téléphone et données, soit 60 € ! et avec des engagements sur un an ou 24 mois !

Free propose en France un forfait à 20 € par mois sans engagement, avec 25 gigas de données, et communications gratuites entre France et Canada et vice-versa et intra-Canada. Parfait !

Sauf que le partenaire de Free au Canada est Rogers et que sa couverture est franchement MERDIQUE, ou plutôt inexistante là où on veut aller. Ok pour le « Québec utile » de Montréal et Québec, mais aucune réception sur la côte nord ni la Gaspésie.

Une ville touristique comme Gaspé, 15 000 habitants, n’a aucun relais Rogers !

Comme en plus nous sommes plutôt adeptes du camping sauvage (« boondocking » en Québécois) on est souvent en manque !

Bref, Daniel ronge son frein depuis 15 jours en cherchant du wifi pour pouvoir se connecter. Heureusement les offices du tourisme, les musées, les restaurants, certains campings, les supermarchés Walmart, MacDonald’s et Canadian Tire  (l’équivalent de Bricorama chez nous) offrent des accès gratuits mais pas toujours assez puissants et il y a plus cool que les parkings de supermarchés pour consulter internet ou bloguer.

Et comme tout le monde n’utilise pas forcément Whatsapp ou Messenger, on se retrouve souvent sans téléphone. Comment on fait pour prendre rendez-vous chez le coiffeur ? Grrrr !

Ceci explique que nous bloguons moins que d’habitude… Et que Daniel a une coupe de cheveux (made in Chon) à pas piquer des hannetons !

Et nous qui pensions que l’Amérique du nord serait le paradis de l’internet !


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D’une rive à l’autre

Après notre expédition jusqu’au bout de la route 138 aux confins du Labrador, il était temps de passer sur l’autre rive du Saint-Laurent et de prendre le chemin de la Gaspésie. Une longue journée de route nous a amené au camping Le Tipi aux Escoumins. Ce camping, comme son nom l’indique se trouve sur la réserve de la communauté Innu d’Essipit.

Pas de tipis à l’horizon mais un petit aperçu de la vitalité de cette « bande » qui sait allier tradition et initiative.  C’est notre troisième approche du peuple Innu, qui méritera un article un de ces jours.

Un premier « traversier » pour passer le fjord du Saguenay, puis un autre pour franchir le Saint-Laurent et nous voilà sur la rive sud du fleuve.

Nous avons atterri à Rivière-du-loup, qui fut le quartier général des pêcheurs baleiniers Basques et reste fière de cet héritage. En face de l' »île des Basques », on y trouve une banque « des Basques », un garage « Basque », un restaurant « le Biarritz », une fromagerie « Basque » et le « Parc de l’aventure Basque en Amérique ». Malheureusement il était fermé mais on a quand même pu voir le seul et unique fronton de pelote d’Amérique du nord.

Pas de Basques donc  à l’horizon mais le magnifique parc national du Bic pour nous reposer de trois jours de parcours de liaison. C’est un petit territoire de collines, dessiné par le fleuve en de magnifiques anses entre les ilots. Idéal pour deux jours de farniente et de randonnées..

Des indiens en canoë ? ou des touristes en kayak  au coucher du soleil ?

Passer du temps à regarder pousser les jeunes sapins en écoutant les chants d’oiseaux et en mélangeant la salade, il n’y a rien de tel !

Le camping du parc nous rappelle ceux du Yellowstone avec Gaëlle, il y a déjà quelques années.

Ma Dalton ou Calamity Jane ?

PS : la bière du jour est la Collin.

Elle rend hommage à un pêcheur et conteur gaspésien, Léon Collin. Son slogan : « Une poésie orale faisant découvrir le caractère unique de la haute-Gaspésie. »

 

 


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Les îles Mingan

Sur la route 138, on s’est offert un pas de côté, une excursion aux îles Mingan.

Ce chapelet de petites îles, visible depuis la côte est le paradis des oiseaux et des ornithologues.

C’est aussi le terrain de jeux de mammifères marins. On y a retrouvé nos amies les baleines, ici un rorqual,

et des phoques, ma foi bien curieux.

La côte de l’île nue se rapproche et une sentinelle nous surveille.

Elle n’est pas seule et on reçoit un accueil chaleureux des pingouins, très fiers de leur île.

Les macareux sont aussi au rendez-vous.

Mais ce sont surtout les rochers qui méritent le détour.

Une cohorte de personnages statufiés nous attend sur le rivage.

Pour le retour, on a été accompagné par un pingouin volant   sous le regard blasé de deux sternes sur leur tronc d’arbre.

Demain, on traverse le fleuve pour rejoindre Trois-Pistoles et ensuite, route vers la Gaspésie !

PS : la bière du jour est une  Pit Caribou, brassée en Gaspésie, of course.

 


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Route 138

Tout le monde connait la mythique route 66 aux états-Unis. Nous, on a choisi de « faire » la route 138. Elle part de Québec et longe la rive gauche du Saint-Laurent jusqu’à l’Atlantique.

Le fleuve, qui fait déjà un km de large à Québec, s’élargit petit à petit jusqu’à devenir un golfe majestueux dont on ne voit plus l’autre rive.

Question orientation, ce n’est pas compliqué. Si vous sortez de Quebec par l’est, vous prenez la 138 et c’est tout droit sur 1080 kms ! De toutes façons, il n’y a pas d’autres routes !

A main droite, vous apercevez le Saint-Laurent de temps en temps entre les sapins, et à main gauche, c’est la forêt. C’est simple.

Les villages se succèdent et se ressemblent. De jolies maisons de bois peint, posées sur des pelouses impeccables, à bonne distance les unes des autres -on a de la place au Canada-. Difficile d’identifier un centre-ville. On n’est pas en France où les habitations se pelotonnent autour de l’église, du bistrot PMU, de la boulangerie et de la pharmacie. Ici, les maisons sont dispersées le long de la route, avec comme seuls repères l’église blanche en bois et le « Dépanneur ».

Celui-ci est une véritable institution, héritage du « Magasin général » de l’époque des pionniers. On y trouve une épicerie, du pain, un téléphone public, les tickets de loto, un coin de vente d’alcools, des médicaments, des sacs de glaçons, des permis de chasse et de pêche, des vers, mais aussi souvent un distributeur de billets, un café, des pâtisseries maison et quelques plats chauds, une pompe à essence, bref, tout ce qu’il faut pour se… dépanner.

C’est surtout le cœur vibrant de la communauté. Un village sans dépanneur, c’est un village qui meurt !

Les villages sont souvent installées à l’embouchure des rivières qui se jettent dans le fleuve. Ces rivières sont toutes magnifiques et on ne se lasse pas de les admirer. Souvent tumultueuses, elles sont le terrain de jeu des saumons. Elles étaient aussi des voies de communication essentielles pour les autochtones qui les remontaient pour rejoindre l’hiver leurs terrains de chasse en forêt, avec leurs fameux canoës en écorce de bouleau.

La conquête de la Nouvelle-France est inscrite dans les noms géographiques le long de la côte.. Bien sûr, des noms « indiens » ont été conservés , souvent déformés, pour nommer des rivières ou des villages. Mais comme l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs, descendre la 138, c’est remonter le cours de l’histoire.

La première nuit après notre départ du Paradis marin, nous avons ainsi dormi un peu après les Ilets-caribou et Grand-ruisseau sur le petit port de Rivière-Pentecôte, au bout de la rue des Pionniers, juste après la Pointe à Toune, la Pointe à Fred, l’Anse des billots, au fond de la Baie des homards. Plus loin, on voyait l’Anse du coffre-fort, le Havre à Picard, la Baie des îles de mai. On imagine bien les marins bretons ou basques arrivant pour la première fois sur le Saint-Laurent, et nommant ainsi tous les caps, baies, anses, pointes qu’ils découvraient devant l’étrave de leurs bateaux.

Il ne faut pas s’étonner que le Québec soit une terre de conteurs !

Bizarrement, on n’a pas vu de Baie des maringouins, les moustiques locaux, ou de Cap des mouches noires. Pourtant, ces insectes sont une vraie engeance, une calamité. Impossible de profiter des soirées douces de l’été québécois sans se tartiner et souvent c’est enfermés dans le fourgon, après une chasse aux intrus qu’on a profité du paysage à travers les vitres. On en veut particulièrement aux minuscules mouches noires qui vous arrachent insidieusement des lambeaux de peau. Nous sommes pour la biodiversité, mais jusqu’à un certain point.

A force de rouler vers le nord-est, le paysage change imperceptiblement.. Toujours autant de rivières à traverser, mais les sapins qui encadrent la 138 deviennent de moins en moins vigoureux. On passe tout doucement vers une végétation boréale.

De jolis villages, de plus en plus espacés, ponctuent notre « montée » vers la fin de la route. Des pancartes signalent que tel hameau a fêté l’an dernier les cent ans de son existence ! On comprend que les nord-américains soient subjugués par nos vieilles pierres quand ils traversent l’Atlantique.

Une étape à Longue-Pointe-de-Mingan nous a donné l’occasion d’une balade vers les îles Mingan et ses phoques, rorquals, macareux, pingouins. On vous réserve pour bientôt (les québécois diraient « pour tantôt ») un billet spécial sur le sujet !

Notre objectif était Natashquan, tout au bout du goudron, à mille cinquante kms de Québec. Le village d’Aguanish, trente kms avant cela, nous a réservé une jolie surprise.

En entrant dans la boutique du fumoir de saumon local, on découvre un drapeau un peu particulier : celui de l’Acadie, tricolore, avec une étoile jaune. La petite communauté d’Aguanish est en fait formée des descendants de réfugiés acadiens, qui ont quitté les îles de la Madeleine – au centre du golfe du Saint-Laurent- lorsque le gouverneur anglais des îles leur a rendus la vie impossible. L’histoire tragique de l’Acadie.

Le drapeau acadien flotte aussi fièrement dans le village. Ces français, originaires de ce qui est aujourd’hui le Nouveau-Brunswick et l’ïle-du-Prince-Edward, deux provinces « anglaises » au sud du Québec, ont été éparpillés dans toute la région lorsque les Anglais les ont expulsés de leur terre. On en reparlera sûrement quand on passera pas là dans quelques semaines.

Et puis, voici enfin Natashquan, trois cents âmes, son dépanneur, son église, son bistrot, son restaurant -excellentes lasagnes aux pétoncles- et ses « galets ». C’est ainsi que l’on appelle ici ces cabanes de pêcheurs sur la baie .

C’est l’image emblématique du village et c’est vrai qu’elle sont belles sous le soleil. On a du mal à les imaginer l’hiver lorsque la baie est prise dans les glaces et que l’on circule dans les rues en moto neige !

 

Le village est célèbre dans tout le Québec pour être le lieu de naissance de Gilles Vigneault.

L’auteur de « mon pays c’est l’hiver » a aujourd’hui quatre vingt onze ans et a encore donné des concerts l’an dernier à Montréal. Les Vigneault font partie des familles acadiennes venues se réfugier sur la côte nord au XIXème siècle.

La petite maison de ses parents est en cours de rénovation pour accueillir bientôt les visiteurs pour une présentation de l’oeuvre de l’enfant du pays.

On trouve ici une vraie ambiance de « fin de la terre », et c’est ce qu’on recherchait. Natashquan, fin de la route 138 ? après avoir crié victoire, on s’est rendus compte que ce n’était pas tout à fait vrai. Si le goudron s’arrête au bout du village, la 138 continue ! Une piste de quarante cinq kms file dans le paysage de toundra jusqu’au dernier hameau accessible en voiture, Kégashka. Plus loin, encore quelques villages québécois ou Innus, isolés, sans route, accessibles seulement par bateau ou avion.

On a bien entendu poussé jusque Kégashka, ne serait-ce que pour la photo !

Nous sommes toujours au Québec, mais surprise, le hameau est anglophone. A l’épicerie, on nous explique que ce sont des migrants du Labrador, plus au nord, qui ont fondé la communauté. C’est aussi le premier vrai port de pêche que l’on rencontre sur notre route. Un petit côté breton pour ce village du bout du monde ! Ici c’est la pêche au crabe qui fait vivre les gens.

Nous méritions bien, après ces mille kms, un pique nique sur la plage, avec des toasts de saumon fumé d’Aguanish sur un lit de beurre de chicoutai, accompagné par un Alsace made in Riquewihr, miraculeusement arrivé jusqu’au dépanneur local.

Au café-épicerie-restaurant, on se fait servir un café -en anglais- quand une dame entre avec ses deux garçons. Visage rond, teint cuivré, tout sourire, francophone, c’est une Innu qui habite encore plus loin sur la côte. La nation autochtone Innue est présente dans neuf villages de la côte nord. Pour rejoindre Kegashka, la seule solution pour elle l’été est de prendre le bateau qui fait le cabotage le long de la côte jusqu’au dernier village québécois – Blancs sablons – avant le Labrador. L’hiver elle vient à Kegashka en moto-neige.

Aujourd’hui, après une robuste poutine, elle part pour Québec avec son pick up, garé en permanence sur le port. A son tour de prendre la 138, mais dans l’autre sens ! Bonne route !

PS : et comme il faut bien faire demi-tour, la bière du jour sera la Vire capot.


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De l’eau, du vert et des baleines

Après Québec, direction la côte nord, le long de la rive gauche du Saint-Laurent.
Au sortir de la ville, les chutes Montmorency sont incontournables.

Elles sont plus hautes que le Niagara, même si elles sont moins larges.

On les a abordées par le haut et pour aller au pied des chutes, un escalier de 450 marches permet de prendre une douche gratuite. Par contre, il faut ensuite les remonter ! N’est-ce pas Chon ?

Une nuit à sur l’ïle d’Orléans, juste en face des chutes, a été l’occasion d’avoir une pensée pour Félix Leclerc, qui a chanté le tour de l’île, et dont la tombe fait face à la mer. On y  a essayé le vin (bof) et le cidre locaux (re-bof). Par contre les fraises sont excellentes.

Et les roches sur le bord du fleuve à Saint-Jean de l’Ile d’Orléans y sont étranges.

L’étape suivante a été pour le parc national des hautes gorges de la rivière Malbaie.

Après un orage diluvien et une bonne nuit sous la pluie à Malbaie, on s’est lancés à l’assaut du parc, avec une belle randonnée de douze kms dans la forêt. Forts de notre expérience de Saint-Elie de Caxton, on s’était badigeonnés d’un cocktail détonnant d’anti-maringouins. Ca les a -à peu près- tenus à distance.

Très belle balade dans le vert tendre du début d’été québécois. Cela nous a réconciliés avec la forêt.
Après que Daniel ait suivi le match France-USA dans un café, route vers Tadoussac, la capitale des observations de baleines.

En effet, autour de Tadoussac, à l’embouchure du fjord Saguenay, elles trouvent leur nourriture dans les profondeurs du fleuve Saint-Laurent, qui a des fosses de plus de cinquante mètres à cet endroit. Pas de chance pour nous, nous sommes tombés sur le weekend du festival de la Chanson de Tadoussac, et le village était envahi de milliers de visiteurs. Les deux campings étaient complets. On a donc continué vers le Paradis marin et on ne l’a pas regretté.

Le Paradis marin est un camping très nature aux Grandes Bergeronnes. On nous l’avait chaudement recommandé et on n’a pas été déçus. Face au fleuve, et face aux baleines (en principe), il correspond tout à fait à notre philosophie du voyage. De la nature, du bon air et la tranquillité absolue. Le camping résonne seulement du rire des campeurs et des observateurs de baleines. Les Québécois sont un peuple charmant et joyeux. Ils engagent spontanément la conversation entre eux et avec nous. C’est vraiment très agréable. Avec eux, on a plus l’impression d’être en vacances plutôt qu’en voyage.

Bon OK, depuis deux jours, on a beau observer les eaux du fleuve, pas une énorme baleine à l’horizon mais des dizaines de magnifiques bélougas blancs et quelques petits rorquals. On a surtout sympathisé et bavardé avec les observateurs.


A notre tableau de chasse de photographe, tout de même trois belougas (si, si, ce sont eux sur la photo !) et quelques marsouins. Ce n’est pas faute de surveiller ce qui ressemble plus à une mer qu’à une rivière. On voit à peine la côte de la Gaspésie en face !

Par chance, le soleil est de retour. L’occasion de faire sécher les chaussettes. Qui a dit que des vélos étaient inutiles en voyage ?

La bière du jour, : la Canardière, dont le goût et l’arôme sont censés évoquer les fruits tropicaux, les agrumes et la résine. Santé !