Prétendre connaître un pays en quatre jours est un non sens. On peut juste sentir un peu une atmosphère, essayer d’attraper un peu de l’air du temps. C’est ce qu’on a tenté au Kosovo, comme ailleurs. Voici donc nos impressions de ce petit pays entre plaines et montagnes.
To claim to know a country in four days is nonsense . We can just feel the atmosphere. This is what we tried in Kosovo, as elsewhere in this trip . Here are our impressions of this small country of plains and mountains .

90% de la population se revendique albanaise, et pas seulement albanophone. Les Albanais sont musulmans ou catholiques. Mais il y a aussi une minorité serbe de 9% mais qui a toutes les raisons historiques d’exister.
90 % of the population claim to be Albanian, and not only Albanian-speaking. Albanians are Muslims or Catholics. But there is also a Serbian minority of 9% who have all the historical reasons to exist.
Après avoir failli disparaître, les albanais ont gagné la guerre, grâce au soutien de l’OTAN. Ils le font savoir de manière ostentatoire : boulevards de l’UCK dans les villes et villages, statues de combattants et monuments aux morts, milliers de drapeaux albanais qui flottent au vent sur les carrefours, ou les maisons et même sur les ballons de foot ! On en trouve plus que de drapeaux bleus et jaunes du Kosovo.
After nearly disappearing, the Albanians finally won the war, thanks to support from NATO . They let it know ostentatiously : UCK boulevards in cities and villages , statues of warriors and memorials, thousands of albanian flags on the roundabouts, or houses and even on footballs ! There are more albanian flags that the blue and yellow ones of Kosovo.

Mais les guerres ne sont jamais propres, et après les massacres anti albanais des troupes serbes, la réaction des résistants de l’UCK a été elle aussi terrible. On parle de trafic d’organes pris sur les prisonniers serbes ! 15 ans se sont passés et les haines sont sûrement toujours là, sous le manteau de la gentillesse albanaise.
But wars are never clean, and after the anti Albanian massacres of Serbian troops , the reaction of the resistants of UCK was also terrible . We heard of trafficking of organs taken from the Serb prisoners ! 15 years have passed and hatred is certainly still there, under the mantle of the Albanian kindness.
On avait été frappés en Albanie par l’accueil des gens. On avait l’impression qu’ils étaient contents que des touristes visitent leur pays, et ils étaient tellement serviables et gentils. Même sentiment au Kosovo. On est garés dans un quartier un peu glauque de Prishtina et on a l’air un peu hésitant à laisser le camping car ? Un papy vient nous rassurer. On cherche un vigneron dont on n’a pas l’adresse ? Un gardien de parking nous embarque dans sa voiture pour nous y conduire. On a besoin de quelque chose pour la voiture ? Un jeune fait faire le tour de la ville à Daniel là aussi avec sa voiture. On dort dans la campagne parmi les vignes ? Deux policiers viennent au matin vérifier que tout va bien (sans nous demander ni papiers ni quoi que ce soit, juste savoir si nous n’étions pas en panne).
We had been surprised in Albania by the friendliness of the people . It seemed that they were pleased that tourists would visit their country, and they were so helpful and kind. Same feeling in Kosovo. We park in a somewhat murky area of Prishtina and were a little hesitatingabout leaving the camper ? A grandpa is reassuring. We look for a wine cellar without the address? A parking attendant takes us into his car to take us there . We need something for the motorhome ? A young guy takes Daniel around town in his car. We sleep in the countryside among the vineyards ? Two officers come in the morning to check that everything is fine ( without asking for papers or anything, just wanting to know if we were OK).

On a un peu perdu ce sens du service dans nos pays « développés ».
Alors, le paradis ? Peut-être pour les touristes naïfs que nous sommes, mais sûrement pas pour les Serbes : on a eu l’occasion de s’en rendre (un peu) compte.
A 20 km au sud de Prishtina, la ville de Gracanica est construite autour d’un superbe monastère orthodoxe. Il est effectivement très beau, avec ses murs de briquettes et ses fresques qui couvrent tout l’intérieur.
We have lost that sense of service in our « developed » countries .
So this is paradise? Perhaps for naive tourists like us, but surely not for Serbs : we had the opportunity to realize it.
20 km south of Prishtina, the town of Gracanica is built around a beautiful orthodox monastery. It is actually very beautiful, with its walls of briquettes and frescoes that cover the entire interior .

Mais en entrant en ville, surprise, les drapeaux de la Serbie flottent aux carrefours mais pas un seul drapeau kosovar. Et on a vraiment eu l’impression de ne pas être les bienvenus : les visages sont fermés et le gens nous renseignent à peine. Dans un magasin, l’épicier nous sert apparemment à contre cœur et en soupirant. Ici on est en Serbie et on paye en dinars serbes. Les étrangers ne sont pas les bienvenus.. C’est sans doute aussi comme cela dans les communes serbes du nord ouest autour de Mitrovica, près de la frontière. On est chez les vaincus et cela se sent. On n’a pas eu trop envie d’y rester.
But when entering the town, surprise : the flags of Serbia fly at intersections but not a single Kosovar flag. And we felt we were not very welcome : the faces are closed and people turn away from us. In a grocery store, the shopkeeper serves us without a word and sighs. Here this is Serbia and goods are paid with Serbian dinars. Foreigners are not welcome .. It’s probably the same in the Serbian area around Mitrovica, in the northwest, near the border . We did not feel to keen to stay there after visiting the monastery.


Deux jours plus tard, dans la campagne, nous rencontrons un papy qui semble avoir envie de bavarder, mais dès que nous disons que nous venons de Serbie, il laisse éclater sa haine des Serbes qui ont tué ses trois fils, allant jusqu’à les comparer à Hitler !
Two days later , in the countryside , we met an old man who came to talk , but when we said that we have just left Serbia, he showed his hatred of the Serbs who killed his three sons , as far as comparing them to Hitler!
On a ensuite rejoint, par l’autoroute qui continue vers l’Albanie, Prizren, la grande ville du sud. Depuis sa forteresse, on la découvre, étalée le long de sa rivière. On y a retrouvé les vieilles maisons ottomanes, la nonchalance des gens, les grands cafés en terrasse, la tradition de la promenade du soir en mangeant des glaces ou croquant des pistaches et des cacahuètes.
By the highway which continues to Albania, we then reached Prizren, the large city of the South. Since its fortress, we discovered it, spread out along the river. We found again the old Ottoman houses , the nonchalance of people, the large terrace cafés, the tradition of the evening stroll while eating ice cream or crunching pistachios and peanuts.



Après une journée et une nuit sur la route des vins et un long moment chez un vigneron de Rahovec à déguster du Riesling et du Pinot noir locaux, un arrêt à Dakovica, son bazar et ses boutiques en bois qui s’alignent dans les ruelles pavées. On se croirait en Turquie.
After a day and a night on the wine route and a long time at a wine cellar in Rahovec to taste local Riesling and Pinot Noir, we stopped in Djakovica , with its bazaar and wooden shops that line the cobbled streets : we felt being back in Turkey.

L’objectif de cette dernière journée au Kosovo était le monastère de Decani, dont l’église date de 1340 et est classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Après ce qu’on avait vu à Gracanica, on s’attendait à un village serbe. Pas du tout, bien au contraire, les drapeaux rouges albanais sont partout. Le monastère est niché dans le haut d’une vallée à quelques kms de la ville.
The aim of our last day in Kosovo was the Decani monastery, whose church dates back to 1340 and is a UNESCO World Heritage Site. From what we had seen in Gracanica , we expected a Serbian village. But on the contrary, the Albanian Red flags are everywhere in the streets of Decani. The monastery is nestled at the top of a valley a few miles from the city.

On y accède après avoir passé deux checkpoints de la KFOR sur une petite route de montagne et pour y entrer, il faut laisser ses passeports aux soldats autrichiens qui notent consciencieusement vos noms, les heures d’arrivée, de départ, l’immatriculation du camping car et en font même une photo. Et on sera suivi à l’intérieur par un gardien, talkie walkie à la main. Et bien sûr pas de photos, même de l’église à l’extérieur ! On ne rigole pas avec la sécurité.
It is reached after two KFOR checkpoints on a small mountain road and to enter , we must leave your passport to Austrian soldiers who proactively record your name , hours of arrival, departure , car registrationnd they even took a picture if it ! And we have been followed inside by a guard, walkie talkie in hand. And of course no pictures, even of the church outside! One does not joke with security.
D’après le guide édité en 2009 par les moines, ceux-ci ne sortent de leur murs surmontés de barbelés qu’avec la protection des militaires de la Kfor, qui ont d’ailleurs leurs quartiers à l’intérieur des bâtiments du monastère. Ambiance !
According to the book published in 2009 by the monks, they only go out of their walls (topped with barbed wire) under KFOR military protection. The soldiers have their quarters inside the monastery buildings. Atmosphere !

Avec l’église de Gracanica et celle de Saint-Sauveur-in-Chora à Istanbul, c’est la plus belle des églises orthodoxes que nous ayons visitées jusqu’à maintenant. Pas étonnant car le Kosovo était le cœur de l’Eglise orthodoxe serbe dont le patriarcat se trouvait jusqu’au XIXème siècle à Pec, distant de 10 km. Outre les fresques somptueuses, il y a ici, ce qui est très rare, de magnifiques sculptures. Quelques photos reprises de leur site web en témoignent.
With Gracanica monastery and the Saint Savior in Chora Church in Istanbul, this is the most beautiful Orthodox church we have visited so far. No wonder because Kosovo is the heart of the Serbian Orthodox Church whose patriarchate was until the nineteenth century in Pec, 10 kms away from Decani. Besides the sumptuous frescoes, there is here, which is very rare , magnificent sculptures, as some pictures taken from their website testify.



Pour finir quand même sur une note plus gaie, en partant, sur la petite route, entre les deux checkpoints de la Kfor, on a croisé une séance de photographies de publicité dont on vous offre l’exclusivité !
To end up on a more cheerful note, on the small road between the two KFOR checkpoints, we crossed a session of photography shooting which we offer your as an exclusive gift !

A la sortie de Pec, un peu secoués quand même par la visite de Decani, et tristes de quitter ce pays attachant, on est repassé au Monténégro, direction les montagnes du parc national du Dormitor. Et en bonus une photo de notre nouveau chez nous dans les gorges de la Tara.
A little bit shaken by our visit of Decani, but sad to leave this captivating country, we crossed the border to Montenegro, going to the mountains of Dormitor National Park. This is a bonuspicture of our new home in the Tara canyon there.
