Déjà une semaine que nous avons quitté Mashad. En laissant derrière nous la grande ville, nous avons entamé le chemin du retour vers Limoges. Nous avons pris le chemin des écoliers pour rejoindre Qazvin et l’autoroute qui nous ramènera en Turquie.
Already a week since we left Mashad. With the greatbig city behind us, we started our way back to Limoges. We are on our way to reach Qazvin and the motorway which will bring us back to Turkey.
L’idée était de longer la Mer Caspienne et découvrir cette partie de l’Iran. En effet la chaîne de montagnes de l’Alborz retient les précipitations et l’humidité de la Caspienne et permet une végétation et un climat subtropicaux.
The idea was to go along the Caspian Sea and discover this part of Iran. the mountain range of the Alborz retains the rain andthe humidity of the Caspian sea and allows a subtropical vegetation and climate.
Mais de jour en jour, nous n’avons eu pratiquement que des déconvenues !
But day after day, we had practically nothing but disappointments!
Le premier jour, nous nous sommes arrêtés à Nishapour pour saluer la tombe de Omar Khayyam, dans un parc où il cohabite avec un saint chiite et son mausolée. Le parc est séparé en deux : à droite le mausolée et un grand nombre d’iraniens, et à gauche derrière des grilles, la moité du jardin qui abrite le monument à Khayyam. Gratuité à droite, et ticket à gauche côté Khayyam. On n’est pas radins mais quand même ! Quand en plus on découvre que le monument est en réfection et couvert d’échafaudages, on comprend qu’il n’y ait personne et on a l’impression d’avoir été arnaqués !
The first day we stopped in Nishapur to greet Omar Khayyam’s grave in a park where he sleeps for ever near some Shiite holy man and his mausoleum. The park is separated in two: on the right the mausoleum and a large number of Iranians, and on the left, behind fences, the other half of the garden which houses the monument to Khayyam. Free entrance on the right, and ticket for the left side. When we discovered that the monument is being repaired and covered with scaffolding, we understood why there was nobody on that side and we felt a bit scammed!


On a repris la route vers le parc national du Golestan, à travers la chaîne de l’Alborz. Belles vues des montagnes couvertes de forêts et passage dans des gorges impressionnantes, mais à chaque fois qu’on envisageait de s’arrêter pour bivouaquer, on découvrait des tas d’ordures laissés par des pique-niqueurs.
We took the road to the Golestan National Park, through the Alborz. Beautiful views of the mountains covered with forests as we passed through impressive gorges, but whenever we planned to stop to bivouac, we discovered piles of garbage left by picnickers.

On a donc continué jusqu’à la nuit et un relais de camionneurs turcs au bord de la route à Soltan Abad. Ces forçats de la route font la navette entre la Turquie, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan !
So we continued until the night and a TIR car park for Turkish truckers at the roadside in Soltan Abad. These guys commute all year long between Turkey, Turkmenistan, Uzbekistan, Tajikistan and Kyrgyzstan!
Le lendemain, c’est le camping car qui nous a causé quelques frayeurs : il perd de l’huile par le tuyau d’échappement. Les mécaniciens parlent de turbo, d’injecteurs, mais nous disent qu’on peut rouler jusqu’en Turquie. Il n’y a pas de Ford en Iran, mais beaucoup de l’autre côté de la frontière. On croise les doigts !Le garage « spécialiste » des diesels de Gonbad-e Qabus vaut une photo quand même !
The following day, it was the camper that caused us some fears: it loses oil through the exhaust pipe. The mechanics talk about turbo, injectors, but tell us that we can drive to Turkey. There is no Ford in Iran, but a lot of Ford dealers after the border. the Gonbad-e Qabus garage for diesel is worth a picture anyway!

La côte de la Caspienne est très décevante. On savait déjà que les Iraniens ont des progrès à faire question environnement, et que si les villes sont propres c’est parce que les services de nettoiement travaillent tout le temps.
The coast of the Caspian is very disappointing. We already knew that the Iranians have a long way to go about environmental issues, and that if cities are clean, it is because cleaning services work all the time.

Mais on n’a jamais vu des plages aussi sales. Le sable est marronasse, et couvert de détritus. Le plus incroyable est que cela ne semble gêner personne.
But we’ve never seen such dirty beaches. The sand is brown and covered with rubbish. The most incredible thing is that it does not seem to bother anyone.

On a donc roulé trois jours sur cette quatre-voies qui longe la côte, avec d’un côté un mur de maisons et d’immeubles qui privatisent en grande partie l’accès aux plages, et à gauche la montagne dans les nuages.
We therefore rode three days on this four-lane highway that runs along the coast, with on one side a wall of houses and buildings that largely privatize access to the beaches, and on the left the mountain in the clouds.

Il faut dire aussi que le temps s’est bien détérioré et que nous avons traversé la région en grande partie sous la pluie. Cela n’arrange pas vraiment l’ambiance. Et quand il faut trouver un point de chute pour la nuit sous l’orage, ce n’est pas terrible. On a quand même trouvé ce qu’il fallait, avec une vue imprenable sur la mer, comme l’atteste la photo ci-dessous.
It must also be said that the weather has deteriorated considerably and that we have crossed the region largely under the rain. It does not really set the mood. And when you have to find a place to sleep for the night under the storm, it’s not very nice. We nevertheless found what we needed, with an unobstructed view of the sea, as the photo below shows.

En fait, il faut se retourner vers le côté montagne pour trouver un peu d’intérêt à la région. Le père du dernier Shah s’était fait construire à Ramsar une grande villa sur les contreforts de l’Alborz au milieu d’un jardin de palmiers et d’arbres tropicaux.
In fact, you have to turn to the mountain side to find a bit of interest in the area. The father of the last Shah had built a large villa at Ramsar in the foothills of the Alborz in the middle of a garden of palm trees and tropical trees.

La visite de l’intérieur n’est pas vraiment une surprise. On savait depuis son palais de Téhéran qu’il aimait les styles Louis XV, Louis XVI et Empire. On a demandé à une guide de retourner les assiettes sur la table dressée dans la salle à manger : c’est du Haviland de Limoges !
The visit was not really a surprise. We knew already from his palace in Teheran that he liked the Louis XV, Louis XVI and Empire styles. We asked a guide to turn the plates on the table in the dining room: it is from Haviland de Limoges!

Ce qui est par contre formidable c’est le tout nouveau musée de l’ivoire installé depuis six mois dans un pavillon du jardin. Les Pahlavi avaient collectionné des centaines d’objets, surtout d’origine indienne et chinoise, qui ont été rassemblés ici. C’est magnifique. C’est difficile de rendre compte de ces travaux d’une finesse incroyable. Complètement époustouflant !
What is worth the trip is the brand new ivory museum which has opened six moths ago in a pavilion in the garden.The Pahlavi Shahs had collected hundreds of objects, mostly of Indian and Chinese origin, which are now gathered here. That’s wonderful. It is difficult to account for these works of incredible finesse. Completely stunning !

50 kms plus loin, le « musée national du thé » à Lahijan est sans doute le plus ringard qu’on n’est jamais vu. Une grande salle avec mezzanine où trône le bureau du directeur du musée et de vagues objets sans intérêt. On est partis en courant !
On the other hand, the « National Museum of Tea » in Lahijan is without a doubt the takiest one we have ever seen. A large room with mezzanine where thrones the desk of the director of the museum and vague objects without interest. We ran away!

Après une dernière tentative toujours aussi vaine pour trouver une plage propre, nous sommes montés à Massouleh, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Tout en haut d’une vallée où se succèdent les espaces de pique nique et les restaurants, on découvre un joli village étagé à flanc de montagne.
After a last and still vain attempt to find a clean beach, we went up to Massouleh, a UNESCO World Heritage Site. At the top of a valley where picnic areas and restaurants alternate, we discovered a pretty village stepped on the mountainside.


Les toits des maisons du bas servent d’assises et de rues à celles au dessus. C’est assez étonnant mais on doit dire qu’on n’a pas été emballés : on se croirait au Maroc dans l’Atlas et on dirait un « Moulay Brahim » iranien.
The roofs of the houses below serve as foundations and streets to those above. It is quite astonishing but we must say that we were not wrapped: it looks like an Iranian « Moulay Brahim ».

Vous l’aurez compris, la traversée le long de la Caspienne ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Le temps gris et pluvieux y est peut-être pour quelque chose, mais on vit aussi le syndrome du retour. L’énergie pour la découverte s’est un peu émoussée. Mais la gentillesse des Iraniens est toujours au rendez-vous. Hier soir, garés dans une rue calme de village, trois femmes ont toqué à la porte pour nous apporter un plat tout chaud de spécialités locales, avant de nous inviter pour un thé en famille.
As you must have figured it out by now, the crossing along the Caspian will not leave us an imperishable memory. Gray and rainy weather is perhaps for something, but we hav also « the syndrome of the return trip ». The energy for discovery has a little blunted. But the kindness of the Iranians is always there. Yesterday evening, parked in a quiet village street, three women knocked at the door to bring us a hot dish of local specialties, before inviting us for a family tea.

C’est finalement sans regret que nous mettons cap sur la montagne, pour rejoindre l’autoroute qui nous mènera sans encombre, inch’Allah, jusqu’en Turquie, avec un arrêt à Qazvin pour saluer nos amis Fatemeh et Saïd, et une étape à Tabriz pour un dernier tour du bazar.
It is finally without regret that we set sail towards the mountain, to reach the freeway that will take us safely, inch’Allah, to Turkey, with a stop in Qazvin to greet our friends Fatemeh and Said, and a day in Tabriz for a final round in the bazaar.
Route terre, comme on dit au Guilvinec !
Let’s go back to the port, as they say in Brittany !
