Le temps passe, doucement mais sûrement. Il est temps de commencer à penser à notre prochaine étape, le Laos.
Nous avons donc embarqué dans un bus pour Kratie (Krong Kracheh sur la carte). Il nous a quand même fallu huit heures pour parcourir les 317 kms depuis Phnom Penh.
En route, on s’est arrêté pour un repas rapide dans la ville de Skuon, alias « spider city« . Cette fois-ci pas d’exploration insectivore, mais quand même quelques photos.
On essayera les cafards grillés une autre fois.
Kratie est une ville de province endormie au bord du Mékong, sans grand intérêt. Par contre, juste en face la petite île de Koh Trong vaut la peine de prendre le « ferry » bringuebalant pour la visiter.
Pas de voitures, une piste cimentée tout autour de l’île, des vieux vélos à louer et nous voilà partis !
L’île de Batz en face de Roscoff est un de nos jardins secrets et on s’y serait presque cru ! Bon d’accord, ce n’était pas tout à fait le même paysage. Ici pas d’artichauts et de choux-fleurs, mais des manguiers, des bambous, des bananiers et des cocotiers. Mais une ambiance paisible et paysanne comme là-bas ! C’est l’époque des battages (du riz).
La grande pagode est multicolore, et l’allée pour y accéder, décorée : un côté conte pour enfants.
Pour rejoindre le fleuve depuis la rive en saison sèche, près d’un km à faire sur des planches pour arriver à l’eau. Une version tropicale en quelque sorte de l’estacade de Roscoff.
Il faut mettre les pieds dans l’eau pour accéder au « ferry ».
L’île de Koh Trong, une bien jolie étape loin de l’agitation de Phnom Penh !
De Kratie à la frontière laotienne, les choses sont assez simples : un minibus jusqu’à Stung Treng (à 100 kms) puis un deuxième jusqu’à la frontière (à 50 kms). Rien de particulier à signaler sinon l’impression de bout du monde quand au milieu de nulle part apparaissent les bâtiments de la douane.
Et c’est là que les choses se corsent. En effet, cette frontière est célèbre pour la corruption de ses fonctionnaires.
Bien décidés à ne pas payer de bakchich, on les a abordés vent debout !
Tout d’abord pour obtenir le tampon de sortie du Cambodge, on voulait nous obliger à payer deux dollars chacun pour obtenir le fameux tampon. Devant notre refus poli, et insistant, on a dû attendre près d’une heure pour récupérer les précieux documents. Le Goff 1-Ripoux 0.
Côté Laotien, même topo : les visas coûtent 30 dollars mais il faut en aligner deux de plus pour obtenir le fameux sésame. Cette fois-ci, on était cinq à refuser collectivement de payer. Une heure plus tard, malgré les propos agressifs des policiers, on a fini par récupérer gratuitement les passeports, gratuitement. Le Goff 2- Ripoux 0. Deux heures de boulot pour deux misérables tampons.
Ce n’était pas tout à fait fini car le chauffeur du mini-van qui devait nous amener à la première ville laotienne avait disparu pour une sieste sans doute bien méritée. On a dû poireauter sous le soleil une bonne demi-heure de plus avant qu’il apparaisse.
20 kms plus loin, fin de notre périple routier à Nakasang, point de départ des grosses pirogues à moteur qui desservent les « 4000 îles » du Mékong juste au nord de la frontière. En effet, à cet endroit, le fleuve se divise en de multiples bras, créant un paysage d’îles verdoyantes et de chutes d’eau magnifiques. Mais ceci est une autre histoire.
Voici quand même une image de notre premier coucher de soleil laotien, sur l’île de Don Khone.