Sibiu est une ville de Transylvanie de la taille de Limoges. Elle a un passé hongrois et saxon. Au moment de la chute du mur, 20 000 « allemands » y habitaient. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 5 000, beaucoup ayant profité de l’occasion pour rejoindre la mère patrie. Mais l’héritage saxon est partout et même dans le nom de la ville : Sibiu Hermannstadt.
C’est particulièrement vrai dans l’architecture.
On a adoré les « yeux » des toits de Sibiu !
Mais ce qui nous a frappé c’est surtout l’effervescence culturelle de cette ville. Capitale européenne de la culture en 2007, on a l’impression que cela continue au même rythme. Jugez plutôt : pendant les 4 jours qu’on y a passé, on avait le choix entre les 10 ans du TIFF (Transylvania international film festival), le plus grand festival de cinéma de Roumanie, un festival de théâtre, la saison musicale du Philharmonique de Sibiu, un formidable musée des traditions populaires. La seule chose qui nous déçue, c’est le musée Bruckental, constitué des collections personnelles du Baron Samuel de Bruckenthal, gouverneur autrichien de la ville au XVIIIe siècle.
Résultat : on a vu un film en russe (sous-titré en roumain et en anglais) racontant les relations entre le directeur du Louvre et les autorités allemandes pendant 39-45, au titre bizarre de Francophonia, une représentation en plein air d’une version de la tempête de Shakespeare avec acteurs et marionnettes (en roumain, on a quand même craqué après 20 mn), pendant que sur une autre grande place était projeté gratuitement dans le cadre du TIFF un film roumain sur grand écran gonflable, sans oublier deux soirées dans le théâtre à l’italienne du Philharmonique, avec un concert de l’orchestre : Bernstein, Enescu, Lazarescou, Gershwin, (ce n’était peut-être pas le programme de nos rêves mais une belle découverte de musiciens roumains avec un excellent orchestre), et une soirée jazz avec un quintet américain et une chanteuse locale.
Cela fait du bien ! On était un peu sevrés de spectacles depuis 3 mois. Il aura fallu Sibiu et la Roumanie pour nous offrir ces moments ! On est loin de l’image arriérée du pays (même s’il y a encore des charrettes tirées par des chevaux). On sent un pays dynamique, européen à fond (même les églises arborent des drapeaux bleu-jaune-rouge et européens). Les gens sont réservés au premier abord, mais très sympas dès qu’on leur parle. Par contre la francophonie a encore du travail : tout le monde répond spontanément en anglais, ou en allemand, même si on trouve quelques francophones heureux de parler avec nous.
Quant au musée des arts et traditions populaires, on n’a y pas tout vu : il fait 86 hectares et des dizaines de maisons traditionnelles, de moulins à vent, à eau, d’églises en bois, d’ateliers d’artisans, y ont été installés, après avoir été démontés de leur région d’origine puis remontés à l’identique.
On a même surpris une messe en plein air devant une église en bois entièrement peinte à l’intérieur.
C’est une superbe balade. On a quelquefois l’impression d’être dans le village d’Astérix !
29 juin 2016 à 20 h 50 min
Yes, looks exactly like a Asterix village!
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