Excepté pour les lecteurs d’Hérodote, on n’avait plus entendu parlé de Cyrus, Darius ou Xerxès depuis la 6ème. On savait qu’ils s’étaient battus avec les Grecs, et qu’Alexandre le Grand les avaient définitivement vaincus sur la route de l’Inde. Nos deux jours autour de Persépolis nous ont fait réviser et approfondir cette histoire.
Except for the readers of Herodotus, no one had heard of Cyrus, Darius, or Xerxes since we were twelve, at school. It was known that they had fought with the Greeks, and that Alexander the Great had definitely defeated them on the road to India. Our two days around Persepolis have made us revise and deepen this history.
Tout d’abord, une carte de l’empire achéménide à son apogée au Vème siècle avant JC permet de situer l’importance de ce moment essentiel de l’histoire perse. On nous parle toujours de l’univers gréco-romain, mais on oublie que d’autres mondes ont existé !
First of all, a map of the Achaemenid empire at its peak in the 5th century BC shows the importance of this essential moment in Persian history. We are always talking about the Greco-Roman world, but we forget that other worlds existed!
A une heure au nord de Shiraz se trouvent trois sites achéménides importants.
One hour north of Shiraz are three important Achaemenid sites.
Pasargades est le premier site qu’on rencontre en arrivant d’Ispahan. C’était la capitale de Cyrus le Grand (559-529 avant JC), mais il n’en reste pas grand chose à part son tombeau, monumental et isolé dans la plaine écrasée de soleil. C’est lui qui, en vainquant les Mèdes, s’est taillé le premier empire perse de l’histoire.
Pasargades is the first site you meet when arriving from Isfahan. It was the capital of Cyrus the Great (559-529 BC), but there is not much left of it except for its tomb, monumental and isolated in the plain crushed with sun. He is the one who, in conquering the Medes, carved the first Persian empire of history.
Plus au sud, c’est bien sûr Persépolis, le site historique le plus important et le plus visité d’Iran. Il est aussi impressionnant que l’Acropole ! Ici c’est toute la puissance de l’empire achéménide qui se déploie. Sur une plate-forme de dix mètres de haut, dominant la vallée, adossée à la montagne, se dressent des vestiges des palais de Darius (522-486), Xersès et Artaxersès, ses successeurs.
Further south, of course, is Persepolis, the most important and most visited historical site in Iran. It is as impressive as the Acropolis! Here the whole power of the Achaemenid Empire is unfurled. On a platform ten meters high, overlooking the valley, leaning against the mountain, rise vestiges of the palaces of Darius (522-486), Xerses and Artaxersès, his successors.
On y entre en passant par la Porte des Nations et ses quatre taureaux ailés monumentaux, à visage humain.
Mais ce qui est le plus époustouflant, ce sont les bas reliefs qui ornent les escaliers menant à la grande salle de réception.
But what is most breathtaking are the bas-reliefs that adorn the stairs leading to the main reception room.
La capitale de l’empire était à Suse, à cinq cents kms à l’ouest et Persépolis ne servait que pour les fêtes de Norouz, le nouvel an solaire jour où toutes les nations vassales des Perses venaient prêter allégeance au Roi des rois. L’immense empire en effet avait soumis des peuples depuis l’Ethiopie jusqu’à l’Inde, en passant par la Grèce du nord, la Turquie et toute l’Asie centrale.
The capital of the empire was at Susa, five hundred miles to the west, and Persepolis served only for the feasts of Norouz, the new solar day, when all the vassal nations of the Persians came to lend allegiance to the King of kings. The immense empire had indeed subjected peoples from Ethiopia to India, passing through northern Greece, Turkey, and all of Central Asia.
Sur les bas-reliefs vingt huit nations sont représentées, apportant au souverain des cadeaux de leur pays. La qualité de la conservation de ces sculptures taillées dans la pierre grise est étonnante. On a l’impression qu’elles viennent d’être créées. Pierre Loti, qui a visité le site en 1900 et s’est fait prendre en photo devant la porte des Nations, en parle très bien :
On the bas-reliefs twenty-eight nations are represented, bringing to the sovereign gifts of their country. The quality of conservation of these carvings stone is astonishing. It seems that they have just been created. Pierre Loti, who visited the site in 1900 and had his photo taken in front of the door of the Nations, says it very well :
Les esplanades se superposent, les escaliers se succèdent à mesure que l’on s’approche des salles où trôna Darius. La face de chaque assise nouvelle est toujours couverte de patients bas-reliefs, représentant des centaines de personnages, aux nobles raideurs, aux barbes et aux chevelures frisées en petites boucles : des phalanges d’archers tous pareils et inscrits de profil ; des défilés rituels, des monarques s’avançant sous de grands parasols que tiennent des esclaves ; des taureaux, des dromadaires, des monstres. En quelle pierre merveilleuse tout cela a-t-il été ciselé, pour que tant de siècles n’aient même pu rien démolir ? Les plus durs granits de nos églises, après trois ou quatre cents ans, n’ont plus une arête vice ; ici toutes ces étranges figures, on dirait qu’elles sortent à peine de la main des sculpteurs.
Chaque nation est représentée par quelques dignitaires portant des présents, vêtements, coupes remplies d’or ou de bijoux, armes, animaux de leur région. Les Ethiopiens apportent des défenses d’ivoire, les arabes des chameaux, les indiens des éléphants. Ils forment des fresques presque vivantes, tant le mouvement est bien rendu. L’ensemble de ces personnages en marche vers le souverain est symbolique de la puissance de l’empire. On s’ attend presque à les voir sortir des murs pour monter vers la salle de réception et se prosterner devant Darius !
Each nation is represented by a few dignitaries bringing presents, clothes, cups filled with gold or jewelry, weapons, animals from their region. The Ethiopians bring ivory tusks, Arab or Aghanis camels, Indian elephants. They form frescoes that are almost alive, as the movement is so realistic. These characters marching towards the sovereign are symbolic of the power of the empire. One almost expects them to come out of the walls to go up to the reception hall and prostrate before Darius!
Quant à Darius lui-même il est représenté en majesté à côté du dieu Mazda, symbolisé par un soleil ailé.
As for Darius himself, he is represented in majesty beside the god Mazda, symbolized by a winged sun.
Le site n’a malheureusement pas servi longtemps car en 330 avant JC, un certain Alexandre a vaincu les Achéménides, pillé la ville et, accident ou acte délibéré, celle-ci a été entièrement brûlée lors de son occupation par les Macédoniens. La ville ne s’en remettra jamais et sera définitivement abandonnée.
The site unfortunately did not serve long because in 330 BC, Alexander defeated the Achaemenids, plundered the city and, accident or deliberate act, it was completely burned during its occupation by the Macedonians. The city will never recover and will be permanently abandoned.
A sept kms de Persépolis, dans la falaise de Naqsh-e Rostam, taillées dans le roc, se trouvent les sépultures de Darius Ier, et de trois de ses successeurs. Ils reposent face à la plaine, avec dans le lointain les colonnes, les bas reliefs et les taureaux majestueux de Persépolis. Au pied de ces tombes, les souverains Sassanides, en signe de continuité de l’empire perse depuis les Achéménides, ont eux aussi gravé leurs exploits. On y trouve notamment un bas relief montrant le souverain perse Shapur 1er recevant l’allégeance des empereurs romains Philippe l’arabe et Valérien qu’il avait vaincus.
Seven kilometers from Persepolis, in the cliff of Naqsh-e Rostam, carved in the rock, are the tombs of Darius the first, and three of his successors. They stand facing the plain, with, in the distance ,the columns, the bas reliefs and the majestic bulls of Persepolis. At the foot of these tombs, the Sassanid sovereigns, as a sign of continuity of the Persian empire from the Achaemenids, have also engraved their exploits. One finds in particular a bas relief showing the Persian sovereign Shapur I receiving the allegiance of the Roman emperors Philip the Arab and Valerian whom he had defeated.
De cet empire immense il nous reste des vestiges superbes, mais cette civilisation disparue est toujours très présente dans la mémoire des Iraniens. Comme le disait un jeune professeur d’anglais rencontré à Ispahan, très amer sur la situation politique de son pays, « que sont 40 ans de dictature religieuse face à 2 500 ans d’histoire ? »
From this immense empire we still have superb vestiges, but this disappeared civilization is still very present in the memory of the Iranians. As a young English teacher in Isfahan, who is very bitter about the political situation in his country, said: « What are 40 years of religious dictatorship in the face of 2,500 years of history? «
28 septembre 2017 à 9 h 52 min
profitez bien . J’y étais en Avril et j’ai adoré ce pays et ses habitants
Bonne continuation
Claudette
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28 septembre 2017 à 13 h 17 min
merveilles merveilles ! merci de nous faire voyager et nous instruire !!
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