Mais où se cachait Hitler pendant la guerre ? A Berlin ? sur son nid d’aigle en Bavière ? S’il y est passé de temps en temps, il a surtout passé plus de 800 jours de juin 1941 à décembre 1944 au fin fond de la Pologne, près de l’enclave russe actuelle de Kaliningrad et de la frontière lituanienne, dans une forêt profonde, loin de toute ville.
Il y a installé son QG et les principaux chefs nazis, Bormann, Göring, Keitel, Speer, Von Ribbentrop. Himmler avait sa résidence tout près. Hitler a lui-même baptisé son camp retranché la Wolfsschanz, la Tanière du loup, Wolf’s lair en anglais. Cachés sous les arbres, leurs bunkers, eux même recouverts d’herbe, n’ont jamais été repérés par les Alliés. Une ligne de chemin de fer assurait la liaison avec un aérodrome à quelques kms, qui permettait de rejoindre Berlin.
C’était en fait une ville de 2000 personnes, dont 500 officiers nazis, qui s’affairait sous la protection de la forêt. Beaucoup de bâtiments en bois ont disparu. Restent les bunkers des principaux dirigeants et des hangars.
Il est difficile de visualiser comment fonctionnait ce camp fortifié. Il a fallu 10 ans pour nettoyer les 50 000 mines laissées par les Nazis en partant en catastrophe en janvier 1945 devant l’avancée de l’Armée Rouge, après avoir fait sauter le site.

Bunker d’Hitler
On se promène sous les frondaisons et au hasard de la balade, on découvre un fortin écroulé, un bout de mur, et soudain une trentaine d’énormes bunkers dynamités, ceux des dignitaires et bien sûr le plus impressionnant est celui du chef. On passe aussi devant celui de Göring, de Keitel et celui des invités, cachés dans les arbres.

Bunker d’Hitler
Celui d’Hitler est énorme, avec des murs et toit de 6m d’épaisseur. On a du mal à croire qu’il y avait 600 m2 habitables, avec un appartement et des salles de réunion. En pénétrant dans les couloirs (le reste est effondré), on est au coeur du réacteur nazi, et de la machine infernale née de la folie d’Hitler. Et tout paraît si bucolique alentours !
On passe aussi devant les fondations du bâtiment en bois où a eu lieu l’attentat contre le Fürher le 20 juillet 1944. Une bombe placée sous la table par un officier allemand a tué plusieurs généraux mais seulement blessé légèrement Hitler.

attentat du 20 juillet 1944
Il parait qu’il commençait ses journées par une promenade seul avec son chien, un peu comme on l’a fait nous aussi sous les premières couleurs de l’automne polonais. C’est une impression étrange, de paix mêlée d’effroi, que de marcher sur ces chemins forestiers, au milieu de ces ruines.
Derrière le parking, un espace agréable sous les arbres est prévu pour les camping cars. On avait prévu d’y passer la nuit. Sauf que…
Le dernier bâtiment que l’on voit dans le parcours est un hangar qui servait de garage. C’est aujourd’hui un stand de tir où un type en treillis vous invite à tirer sur des bouteilles ou des écureuils en carton pour quelques zlotys.
Effet garanti ! C’est pour cela qu’en arrivant sur le parking on a entendu des tirs d’armes automatiques. On peut s’éclater avec des mitraillettes de l’époque ! Et si cela ne suffit pas, on peut se faire promener sur le site en véhicule SS, piloté aussi par un gars en vert-de-gris ! quel romantisme ! Manquait juste la croix gammée sur les véhicules.
Qui peut bien jouer à cela ? des nostalgiques ? des inconscients ? des malades ? En tous cas, ceux qu’on a croisés dans leur véhicule blindé semblaient aussi tranquilles que dans une calèche à Cracovie ou Marrakech.
Cela nous a fichu la nausée, et on n’a pas pu rester pour la nuit. Exit la Wolfsschanz, et direction une pelouse près d’un lac à 10 km.
12 septembre 2016 à 10 h 07 min
On en apprend décidément toujours avec vous 2.
Ah cet attentat de juillet 44 ! Celui-là aurait fait un bien fou à l’humanité s’il avait réussi !
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